Marching band
Marching band
Marier deux pratiques culturelles pas forcément amenées à se rencontrer, tel est le défi du Marching Band imaginé au cours de sa résidence par Frédéric Nauczyciel, de 2015 à 2016. D'un côté les marching bands, donc : ces fanfares noires-américaines qui défilent dans la rue. De l'autre le voguing, cette danse née dans les ballrooms des communautés queer de Harlem et qui consiste à reproduire les poses des mannequins du fameux magazine Vogue. Dans l'entrelacs de ces deux disciplines, l'artiste voit une façon de redonner sa place à la féminité dans l'espace public, « rapté » par le masculin.
Pour ce faire, Frédéric Nauczyciel s'est adjoint les services d'un grand nom du voguing, Marquis Revlon qu'il a rencontré à Baltimore. Et pour constituer son Marching Band, il s'est appuyé sur l'orchestre amateur du Nouveau Théâtre de Montreuil, dirigé par Sylvain Cartigny. De jeunes percussionnistes de Baltimore, placé·es sous la houlette de leur chef Mike Barsdale, ont également pris part au projet. Coordonnés par Diva Ivy Balenciaga, figure de la scène voguing hexagonale, des « marcheur·ses » de 10 à 40 ans habitant·es de Seine-Saint-Denis impulsent la dynamique de ce « band » peu commun.
« Je pense que le combat majeur aujourd’hui, en tant que personne, en tant que citoyen et en tant qu’artiste, c’est non pas celui des minorités, mais celui de la majorité : le féminin. C’est-à-dire le rapport d’égalité qu’on peut introduire entre le féminin et le masculin, dans l’espace public comme dans l’espace intime. Si elle peut exister, cette égalité peut contaminer le reste des relations humaines. »
Frédéric Nauczyciel
Le projet a donné lieu à plusieurs restitutions dans l’espace public et à un film tourné le 12 juin 2016, Marching Band Paris Project au stade Géo André de La Courneuve. Le Marching Band y a performé devant des gradins remplis d'habitant·es invité·es à faire les figurant·es et en présence des Flash de La Courneuve, l'équipe de football américain de la ville.
