Territoire(s)
Territoire(s)
Depuis 2019, la MC93 et le IN Seine-Saint-Denis, marque de territoire du département, organisent chaque année le concours photographique Territoire(s). Le principe : récompenser un acteur ou une actrice de la scène photographique émergente autour d'un travail mené sur le département de la Seine-Saint-Denis. Une façon de valoriser la création et les imaginaires en œuvre sur le territoire.
Le projet est sélectionné par un jury de professionnel·le·s pouvant être composé d’un·e curateur·rice, d’une institution culturelle ou d’une galerie, d’une fondation en Seine-Saint-Denis, de la direction de la MC93, de l’équipe du In Seine-Saint-Denis et d’un·e représentant·e du Conseil départemental.
Les projets sont appréciés au regard de leur qualité, de leur pertinence artistique, de leur regard et attachement à la Seine-Saint-Denis. Les projets collectifs sont acceptés. Chaque lauréat du concours bénéficie d'un accompagnement et d'une exposition au sein de la MC93.
Le commissariat des expositions Territoire(s) est assurée par Raphaële Bertho.
Le concours Territoire(s) est organisé en partenariat avec
Première lauréate du concours, Valérie Frossard a été choisie pour sa série Autofictions, réalisée à Pierrefitte-sur-Seine. Partant de la « tyrannie du selfie », l'artiste a proposé aux habitant·es de travailler sur eux et elle-mêmes en plaquant ce qu'ils estimaient être intérieurement sur leur visage. Ce dernier, dissimulé, est recouvert d'éléments symboliques incarnant le ou la portraituré·e. Homme post-it, femme globe ou ado nuage habitent ses photos.
La deuxième édition a récompensé le travail des sœurs Chevalme autour de la thématique « Les nouveaux communs en Seine-Saint-Denis ». Nos fables brillent à l'envers de notre histoire met en scène et en lumière des habitant·es d'Aubervilliers. Sur leurs images, la maison se transforme en cocon et le ciel en dragon. La pellicule accueille les désirs pour mieux dire les vies. Ce n’est pas le réel, c’est bien plus.
Les sœurs Chevalme ont invité des habitant·es de Seine-Saint-Denis à se mettre en scène, en corps et en lumières pour raconter leurs manières d’être, d’être ensemble, d’être ici, d’être d’ici. Dans ces moments, tout devient possible : la maison se transforme en cocon et le ciel en dragon. La pellicule accueille les désirs pour mieux dire les vies. Ce n’est pas le réel, c’est bien plus. Ces images parlent, et elles parlent d’un Nous, cette manière d’être soi et d’être ensemble à la fois.
Avec la collaboration des structures et associations qui ont accueilli le projet : le lycée Angela Davis de la Plaine-Saint-Denis, le collège Iqbal Masih, l’écluse, la Maison des Langueset des Cultures d’Aubervilliers, le Collectif Haguette, l’association AB s’aider, les Poussières, la compagnie 7bis, les fermes de Gally. Les artistes tiennent à remercier tout particulièrement Frances Brown, Audrey Lerible, Tiffanie Joannier, Raphaële Bertho, Matthias Tronqual, Samia Khitmane, Djilali Aït Abdesselam, Benoît Angelini, Martial Byl, Djamel Belkhedra, Lili Pires, Adriana Rausseo, Emre Bayraktar, Mehdi Bouteghmes, Koumba et les habitant·e·s de la cité Gabriel Péri d’Aubervilliers, Elsa Kartouby, Élisabeth Roullaud, Hanane Ameqrane, Malo Garnier, Constance Levy, Justine Wanin, Corinne Angelini, Geneviève Bellanger, Barbara Gaudicheau, Agnès Verdurand, Émilien Goutmann, Caroline Robin, Claudie Le Bissonnais, Juan Ignacio Tula et Hafiz Adam.
Avec Un peu d'eau claire et des peupliers à perte de vue, Chau-Cuong Lê a remporté la troisième édition sur la thématique « Respirations/ aspirations ». Promeneur solitaire, il a choisi de fixer sur la pellicule la dimension naturelle du département, de vastes étendues herbeuses au jaillissement d'un arbre dans un cadre bétonné, en passant par la végétation dévorant des façades. Le 93 brille dans les yeux de ses contemporains pour ses extrêmes. À contrepied de cette vision, Chau-Cuong Lê s’est glissé dans les plis d’une contrée dont il nous révèle les reliefs avec délicatesse.
Remerciements à Raphaële Bertho pour son accompagnement et sa confiance, Matthias Tronqual pour sa bienveillance, Vincent Favero et aux jeunes de la Belle Jeunesse (Lorelei, Emmanuel, Marine, Fatima, Thiresiny, Tinela et Hélène) du Théâtre Louis-Aragon à Tremblay-en-France, à Majid Messaoudene (Chargé de mission lutte contre les discriminations, égalité femme/homme, personnes porteuses de handicap de la Ville de Stains), Magda Jouini, parent d'élèves et membre du collectif d’habitants et habitantes de Stains, Frédérique Carré et ses généreux voisins (Jean- Claude, Jeannine etc.) de la cité jardin Blumenthal d'Épinay-sur-Seine, La ferme de Gally à Saint-Denis, l'association Les Promeneurs de la Petite Ceinture, Laëtitia Péjoine pour sa disponibilité, Gabriel Gnassounou, Marie Dathanat pour sa patience, et enfin tous les habitants de la Seine-Saint-Denis croisés au hasard de mon itinérance au cours de ces derniers mois.
La quatrième édition a primé le travail d'Alexia Fiasco, Les dernières Fauvettes. Comme le nom de cette série le suggère, la photographe s'est immergée à la Cité des Fauvettes, cité en cours de démolition à Pierrefitte-sur-Seine. Une série pensée comme une cérémonie d’adieu, un acte réparateur qui a vocation à accompagner les habitantes et habitants dans ce douloureux processus qu’est la disparition d’un quartier.
Merci aux habitant.es et occupant.es du quartier Joncherolles-Fauvettes pour leur temps, leur confiance et leur générosité et à Fatima Bouferroum pour son aide précieuse. Merci aux membres de l’association Maestra et à ses partenaires, la Plaine Commune, la Ville de Pierrefitte et la Main 93-0.
Cette série est représentée par Galerie Gomis.