Jamais seul

Jamais seul

Mohamed Rouabhi - Patrick Pineau
Jeudi 19 janvier 2017
Bourse du travail, Bobigny
1h15
© Guillaume Durieux

Mohamed Rouabhi est de ces auteurs qui parviennent avec une grande poésie à décrire un monde qui se transforme. Avec Jamais seul, il réalise une fresque sur le métier de vivre, une galerie d’invisibles qui au gré des événements apparaissent tantôt abîmés et affaiblis, tantôt amoureux, optimistes et solidaires. 

Dans ce monde bouleversé, le texte permet de découvrir leurs destins, leurs rêves, leurs déceptions. Il nous fait traverser des lieux, parfois étranges, parfois familiers, mais toujours transfigurés par l’imagination et la plume de l’auteur. 

De cette expérience grandit le sentiment de quelque chose en partage, peut-être simplement de ce que l’on nomme « humanité ». Ce petit peuple, silhouettes anonymes condamnées à affronter le monde, invente à chaque instant la poésie nécessaire à faire chanter les lendemains et partage une règle tacite, n’être jamais seul. 

Cette première mise en voix du texte est une nouvelle étape pour le metteur en scène Patrick Pineau, qui créera Jamais seul en novembre 2017 à la MC93.

Générique

Texte Mohamed Rouabhi

Mise en scène Patrick Pineau

Avec Birane Ba, Adama Diop, Nina Nkundwa, Patrick Pineau, Sylvie Orcier et Mohamed Rouabhi.

Mohamed Rouabhi

Comédien, metteur en scène, auteur dramatique (une vingtaine de pièces), librettiste, scénariste. Après avoir quitté l’école à l’âge de 15 ans et exercé de nombreux métiers, il est admis à la Rue Blanche (ENSATT) en 1985 où il travaille avec Marcel Bozonnet, Stuart Seide et Brigitte Jaques. 

Il joue ensuite dès l’âge de vingt ans dans une quarantaine de spectacles montés entre autres par : Arnaud Des Pallières, Marcel Bozonnet, Anne Torrès, Catherine Boskowitz, Claire Lasne, Jean-Paul Wenzel, Gilberte Tsaï, Georges Lavaudant, Stéphane Braunschweig, François Berreur, Patrick Pineau, des textes pour la plupart d’auteurs contemporains : Eugène Durif, Arlette Namiand, Joël Jouanneau, Jean-Christophe Bailly, Michel Deutsch, Jean-Paul Wenzel, Howard Barker, Rodrigo Garcia ou Mahmoud Darwich dont il monte également pour la première fois en France un long poème en 1997.

Il mène parallèlement à son métier d’acteur un travail d’écriture qui le conduira avec la collaboration de Claire Lasne à créer en 1991 la compagnie « Les Acharnés » qui produira Les Acharnés, Les Fragments de Kaposi, Ma petite Vie de Rien du Tout, Jeremy Fisher, Les nouveaux Bâtisseurs. Il mettra lui-même en scène Malcolm X, Requiem opus 61 et Soigne ton droit. 

En mars 2003, il écrit et met en scène Providence café au Théâtre du Rond-Point. Cette même année, il reçoit le Prix SACD Nouveau Talent Théâtre. Puis, il met en scène les Analectes de Nabeshima de Jocho Yamamoto (2003), Moins qu’Un Chien d’après l’autobiographie de Charles Mingus au Festival Banlieues Bleues (2004) et Le Tigre Bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé au Théâtre National de Luxembourg (2005), trois créations avec l’acteur suisse Carlo Brandt. Il produira au Théâtre Gérard Philipe, Centre dramatique national de Saint-Denis de 2007 à 2008 les deux premiers volets de Vive la France qui rassemblent une quarantaine d’artistes et techniciens. Toujours au TGP, il monte pour la première fois au théâtre un texte inédit du slameur Hocine Ben, « Les Cinq Bancs ». « La Belle de Cadiz », un monologue écrit pour la comédienne Claire Nebout, est créé au Festival d’Avignon 2011 au « Chien qui Fume », reprise au Théâtre de la Commune, CDN d’Aubervilliers en janvier 2013. En 2014 et 2015, en compagnie du chorégraphe Hervé Sika, il met en scène All Power To The people !, à partir de textes d’activistes noirs. 

En 2007, sa pièce Jeremy Fisher devient un livret et est créée à l’Opéra de Lyon sous la direction de Michel Dieuaide, sur une musique d’Isabelle Aboulker et interprété par le Quatuor Debussy. La version portugaise de l’opéra a vu le jour au Festival de Belem en janvier 2011. 

Depuis une dizaine d’années, son répertoire a été l’objet d’une vingtaine de créations par des troupes amateurs, tant en France qu’à l’étranger dans des versions traduites. Par ailleurs, il anime de nombreux ateliers d’écriture en milieu carcéral et scolaire, en France et à l’étranger (notamment à Ramallah, Palestine occupée de 1998 à 2001 à l’invitation du Ministère des Affaires Sociales palestinien). 

À la radio, il enregistre depuis 1986 plus de deux cents dramatiques pour France-Culture. Cinq de ses textes sont réalisés ainsi qu’un feuilleton adapté d’un roman de Léo Malet, La Vie est dégueulasse, qui obtint de nombreuses récompenses. 

Ses ouvrages sont édités chez Actes Sud-Papiers.

Patrick Pineau

Il suit les classes de Denise Bonal, Michel Bouquet et Jean-Pierre Vincent au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris. 

Comme comédien, il aborde tout aussi bien le répertoire classique (d’Eschyle à Feydeau en passant par Marivaux, Calderón, Musset ou Labiche) que les textes contemporains (Eugène Durif, Mohamed Rouabhi, James Stock, Serge Valletti, Gérard Watkins, Irina Dalle) dans des mises en scène de Michel Cerda, Jacques Nichet, Claire Lasne, Gérard Watkins, Irina Dalle ou Mohamed Rouabhi. En tant que membre permanent de la troupe de l’Odéon sous la direction de Georges Lavaudant, il participe à Féroé, la nuit, Terra Incognita, Un Chapeau de paille d’Italie, Ajax/Philoctète, Tambours dans la nuit, La Noce chez les petits-bourgeois, L’Orestie, Fanfares, Un Fil à la patte, La Mort de Danton, La Cerisaie. En 2013, Georges Lavaudant lui confie le rôle titre dans Cyrano de Bergerac. 

En tant que metteur en scène, il signe Conversations sur la Montagne d’Eugène Durif au Théâtre Ouvert (1992), Discours de l’Indien rouge de Mahmoud Darwich au Théâtre Paris-Villette (1994), Pygmée de Serge Sandor à Villeurbanne (1995), et à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Monsieur Armand dit Garrincha de Serge Valletti (2001), Tout ne doit pas mourir (2002), Les Barbares de Maxime Gorki (2003), Des arbres à abattre de Thomas Bernhard (2006). En 2004, il crée Peer Gynt d’Henrik Ibsen dans la Cour d’Honneur du Festival d’Avignon. En 2006, il met en scène trois spectacles : les pièces en un acte de Anton Tchekhov (La Demande en mariage, Le Tragédien malgré lui, L’Ours) ; On est tous mortels un jour ou l’autre d’Eugène Durif et Les Trois sœurs de Anton Tchekhov. Il crée ensuite La Noce de Bertold Brecht (2009) et Sale août de Serge Valletti (2010). En juillet 2011, pour la 65ème édition du Festival d’Avignon, il crée Le Suicidé de Nicolaï Erdman à la Carrière de Boulbon. Puis suivront L’Affaire de la rue de Lourcine et Les méfaits du tabac d’Eugène Labiche et Anton Tchekhov en 2012. Le conte d’hiver de William Shakespeare est créé à la Scène nationale de Sénart en 2013, à partir d’une nouvelle traduction de Daniel Loayza. En janvier 2016, il crée L’art de la comédie de Edouardo Filippo au Grand T à Nantes. 

Au cinéma, il joue, entre autres, avec Bertrand Tavernier, Éric Rochant, Francis Girod, Bruno Podalydès, Tonie Marshall, Marie de Laubier, Nicole Garcia, et dernièrement avec Ilmar Raag aux côtés de Jeanne Moreau ou avec Diastème. 

De 2011 à 2016, Patrick Pineau est artiste associé du Grand T à Nantes. Il est aujourd’hui associé au Théâtre-Sénart, Scène nationale.

© Guillaume Durieux
Représentations
jeu 19 jan 2017
Tarifs

Gratuit sur réservation